A l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes, Cadreo, le service emploi & carrière pour dirigeants et cadres expérimentés (groupe RegionsJob), a posé quelques questions indiscrètes aux femmes pour savoir comment elles ont concilié vie pro et vie perso lors de l’arrivée d’un enfant. Dernier volet de cette enquête sur les couples de cadres, réalisée auprès de 1184 cadres.
1 femme cadre sur 2 continue de travailler pendant son congé maternité
Pour les femmes, avoir un enfant bouleverse souvent les plans de carrière. En particulier pour celles qui ont des postes à hautes responsabilités. Les femmes cadres et dirigeantes, qui veulent à la fois réussir leur vie pro et s’épanouir dans leur vie de famille, doivent en effet composer avec un agenda bien rempli et un congé maternité difficile à anticiper.
Sur la possibilité de concilier carrière de cadre et l’arrivée d’un enfant, les femmes cadres sont partagées : une sur deux pense que c’est possible. Mais la même proportion avoue avoir été obligée de travailler pendant son congé maternité.
Le congé parental des pères encore marginal
Pour les femmes cadres, le fait d’avoir un enfant est cité en premier dans la liste des événements qui bouleversent le plus le cours d’une carrière : 47% des femmes cadres déclarent que la maternité a eu un impact sur leur évolution professionnelle. De leur côté, les hommes sont seulement 25% à mettre en avant leur paternité : l’arrivée d’un enfant n’a pas les mêmes conséquences pour les hommes.
Selon une enquête de l’OCDE, en France seulement 4% des congés parentaux pris pour s’occuper des enfants sont pris par les hommes. Loin, très loin des 40% de certains pays nordiques ou même du Portugal. Dans ce domaine, la France fait figure de mauvais élève en Europe. La nouvelle loi sur l’égalité homme-femme, entrée en vigueur le 1er janvier 2015, devrait toutefois permettre d’inciter les pères à prendre ce congé, en le prolongeant de six mois à un an s’il est également répartir entre les deux parents.
Côté employeur, la nouvelle est majoritairement bien accueillie, dans 70% des cas. Reste un tiers des femmes cadres pour qui l’annonce de la grossesse n’a pas franchement ravi la direction de l’entreprise selon les personnes interrogées.
Les femmes cadres demandent plus à leurs conjoints
Autre différence entre les hommes et les femmes, lorsque la question d’avoir un enfant ensemble se pose chez les couples de cadres, 70% des femmes posent des conditions contre 50% des hommes. Et si la demande porte d’abord sur le recours à la répartition de tâches ménagères (une condition posée par 42% des femmes cadres soit 10% de plus que les hommes), les femmes cadres attendent surtout une plus grande participation de leur conjoint à la vie de famille. Reflet du phénomène de double journée qui concerne davantage les femmes, les futures mamans cadres sont deux fois plus nombreuses que les hommes à demander à leur conjoint d’en faire plus.
71% des femmes cadres ont l’impression de sacrifier leur vie personnelle
Enfin, chez les cadres – en couples avec des cadres – les horaires à rallonge et les responsabilités obligent à faire des sacrifices. 71% d’entre eux affirment sacrifier » souvent » ou » parfois » leur vie personnelle pour se consacrer à leur carrière. Ce sont majoritairement les activités sportives ou de loisirs qui en font les frais (pour 56% des cadres) devant la vie de famille (36%). Deux dimensions qui sont pourtant indispensables pour l’épanouissement personnel et professionnel.
Méthodologie : Enquête réalisée auprès de 1432 cadres et dirigeants, interrogés en ligne entre juin 2015 et septembre 2015.