Entretien avec Yann Thomas, DRH zone ouest et nord chez Décathlon
Quels sont les profils recherchés à l’heure actuelle ?
Nous voulons mettre en place une stratégie de séduction afin d’augmenter la désirabilité auprès des diplômés des grandes écoles. Notre business game cible essentiellement cette population. Notre but était d’augmenter notre notoriété auprès d’eux. Généralement, nous recrutons des personnalités différentes, issues d’horizons divers. Il s’agit la plupart du temps de jeunes personnes passionnées de sport et pas forcément qualifiées. Nous avons fait le grand écart en terme de sourcing. Généralement, nous entretenions des partenariats locaux avec les grandes écoles qui étaient noués par les responsables RH locaux. Depuis près de deux ans, nous avons davantage communiqué sur notre marque employeur.
Quelles sont les promesses faites aux jeunes diplômés ?
Tout d’abord, notre carburant est la passion sportive. Nous leur faisons également une promesse de responsabilité en leur confiant très tôt des responsabilités. Nous reconnaissons également le droit à l’erreur et leur permettons d’évoluer. Notre formation représente 7 % de la masse salariale. Nous avons également mis en place la logique des parcours. Notre réseau Oxylane compte 340 métiers. Un vendeur peut évoluer vers des postes de responsable de rayon puis de directeur de magasin. En France, nous avons besoin de 500 cadres par an. Environ 60 % des diplômés d’un niveau bac+4/5 deviennent responsables de rayon.
Pouvez-vous nous expliquer comment votre business game vous a permis de diversifier votre sourcing et d’attirer les diplômés des grandes écoles ?
Par essence, nous aimons innover, surprendre et nous remettre en question. Nous voulions remettre sur le devant de la scène les piliers de notre marque employeur. C’est pourquoi nous voulions construire un business game attirant et porteur de sens. Nous avons mené de front une réflexion sur le jeu mais également sur notre marque employeur. Le projet est à vocation sociale et sportive et vise à valoriser des projets d’étudiants. L’équipe gagnante a pu ainsi amener des enfants handicapés dans la Vallée Blanche. Le contenu du jeu était innovant et 45 écoles ont concouru. Vingt équipes sélectionnées ont déposé leur projet, soumis au vote, sur une page Facebook dédiée au jeu. La demi-finale au siège international du groupe a permis de leur faire découvrir les métiers « d’après-demain ». Nous voulions donner une bonne visibilité sur nos métiers et sur les responsabilités demandées sur le terrain. Les six équipes en lice ont dû ensuite plancher sur le lancement d’un nouveau produit. Le challenge était de taille : recrutement, direction d’un rayon, animation d’équipe, etc. Ils ont rivalisé d’ingéniosité et l’équipe gagnante a été l’ECE Lyon.
Les étudiants ont vraiment vécu des moments intenses. Nous avons tout filmé et publié une web série. Notre but ultime étant d’identifier des talents, l’issue du jeu a débouché sur des stages pour certains étudiants.
Propos recueillis par Christel Lambolez