Si le gouvernement entend miser sur le dispositif pour endiguer le chômage des jeunes, de nombreuses entreprises l’utilisent comme un véritable outil de pré-recrutement.
Difficile d’y échapper aujourd’hui, l’alternance est dans toutes les bouches. Pour cause, le gouvernement incite les entreprises à utiliser la formule pour faire diminuer le taux de chômage des jeunes davantage secoués par la crise (plus de 23 % en 2010).
Récompenser les bons élèves
Désormais, les entreprises de plus de 250 salariés devront accueillir en leur sein 4 % de leurs effectifs en alternance. Celles qui dépasseront ce quota (et jusqu’au seuil de 6 %) se verront appliquer un système de bonus-malus : 400 euros par alternant et par an. Du côté des PME, ce supplément se traduira par une exonération de charge d’un an pour les embauches réalisées à compter du 1er mars. À l’inverse, les entreprises qui ne l’atteindront pas devront s’acquitter de la CSA (contribution supplémentaire à l’apprentissage). Cette dernière sera modulée en fonction de l’effort de l’entreprise : de 0,1 % à 0,2 % pour les entreprises accueillant moins de 1 % d’alternants ; 0,3 % pour les entreprises de 2 000 salariés et plus. Dans les entreprises, ce projet de relance ne s’est pas fait attendre.
Une source de recrutement
Que ce soit par l’apprentissage ou la professionnalisation, de nombreuses entreprises ont à cœur de développer une politique de recrutement qualitative. Les deux principaux objectifs : assurer la relève et pérenniser les savoir-faire. C’est notamment le cas de la banque LCL qui compte chaque année entre 500 et 600 alternants (parmi 20 700 collaborateurs). « L’alternance fait partie intégrante de la politique RH du groupe depuis plus d’une décennie. Ce dispositif est un vrai outil de pré-recrutement : à l’issue de son contrat, le jeune connaît l’entreprise, sa culture et le métier. En choisissant de poursuivre chez nous, il est sûr de son choix. Nous aussi. Cela évite des erreurs de casting », annonce Caroline Cohen-Vilain, responsable recrutement. En outre, certaines entreprises font appel à l’alternance pour professionnaliser des formations jugées peu adaptées aux besoins sur le terrain. Effort participatif et/ou stratégie sélective, chacun y voit son intérêt. Tous les secteurs sont concernés. Pour preuve, les plans de communication fleurissent ces derniers mois. Renault, BNP Paribas, ERDF, SNCF, PSA Peugeot-Citroën, Crédit du Nord… annoncent des recrutements par centaines ou milliers. Et les idées ne manquent pas pour séduire les jeunes.
Lire la suite : www.ouestfrance-emploi.